Qui mieux que Johan Komla-Soukha peut parler d’amour du maillot et d’esprit club ? Le milieu du Phare (32 ans), qui reçoit ce vendredi soir à Petit-Canal (20h30) le CSM dans un match de gala et important pour le classement, évolue avec la formation des Mangles depuis tout jeune. On l’a contacté à l’heure du café quand cet admirateur de Thiago Motta ou Lassana Diarra rentrait du travail.
Johan, on peut dire que vous êtes un enfant du Phare…
Oui c’est un peu le cas. C’est mon club formateur, je suis au club depuis l’école de football. J’évolue en DH (l’ancien nom de la Régionale 1) depuis l’âge de 16 ans. J’ai juste fait une année au CSM, la saison où le club a joué contre Angers en Coupe de France (en 2007-2008).
Vous avez tout connu dans ce club, des hauts et des bas. Ce début de saison est une période positive. Êtes-vous surpris de voir votre équipe aussi bien classée (5e à deux points du CSM) ?
Non pas vraiment, c’est plus une continuité car on voulait confirmer l’épopée en Coupe de France de l’année dernière (Le Phare a été éliminé par Belfort, alors en National, au 7e tour 4-0). Alors certes, cette saison, on a été sorti sur tapis vert (par le Dynamo) dans l’épreuve mais on avait envie de bien se positionner dans le championnat et éventuellement dans la Coupe de la Guadeloupe.
A mi-saison, quel est l’objectif du Phare : accrocher le top 4 ? Ou est-ce encore un peu tôt pour en parler ?
C’est encore un peu tôt par rapport aux matches qui restent mais on va dire qu’on espère jouer le haut de tableau.
Si on compare les autres gros bras de la Régionale 1 comme l’USR, le CSM, voire l’Etoile ou l’USBM, pensez-vous que votre formation a l’étoffe pour rivaliser avec eux ?
On a un effectif avec les qualités pour. Maintenant, il faut qu’on ait le sérieux qui va avec et le mental.
« Il nous faudrait un tueur en attaque »
Ce match de gala face au CSM est-il déterminant pour la deuxième partie de saison : soit vous jouez les premiers rôles, soit vous rentrez dans le rang ?
Il est important sur le plan comptable oui mais il l’est surtout sur le plan mental car depuis quelques matches, on n’est pas assez régulier. On gagne, on perd, on gagne, on perd. Ce match peut nous remettre dans le coup.
Comment expliquez-vous cette irrégularité ? La défaite face à l’Amical (0-3) lors de la dernière journée était un peu inattendue au vu du classement…
Mentalement, on doit progresser. Généralement, quand on encaisse un but, on n’arrive pas à rebondir. On baisse trop la tête, c’est le souci. On a des joueurs de talent mais il nous faut plus de mental.
Ne vous manque-t-il pas aussi un buteur pour finir vos actions ?
Oui, il nous faudrait un tueur ! Même les matches qu’on perd, on les domine mais on rate pas mal d’occasions.
Phare – CSM, pour un Canalien, c’est THE match ?
Ce n’est pas le gros match, ça fait partie des gros matches. C’est une rencontre qui nous permet de voir si on peut rivaliser avec ce genre d’équipe et quel est notre niveau réel.
Attention, dernière question piège : vous voyez-vous quitter le Phare dans les saisons à venir et pour quel club ?
(Rires) Alors, de un je n’ai pas envie de quitter le club. Et de deux, avec ma situation professionnelle et familiale, j’ai une stabilité ici.
Propos recueillis par Ph.B.
Crédit photo : Dominique Chomereau-Lamotte