Nommé à la tête du Centre Elite des Régions Françaises d’Amérique en septembre 2019 en provenance de la Ligue des Pays de la Loire, Frédéric Bodineau accueille en cette rentrée 2020 quasiment le double de pensionnaires, avec cette fois-ci, outre les Guadeloupéens, des joueurs issus des Ligue de Martinique et de Guyane. L’occasion de faire le point sur cette nouvelle étape dans ce projet soutenu par la Fédération Française de Football et mis en place par la Ligue Guadeloupéenne de Football.
Frédéric, ça y est, on y est : l’étape 2 du CERFA est lancée !
Oui c’est exactement cela. On entame la deuxième phase du développement du projet, on sait que c’est une année importante symboliquement. L’an dernier, il fallait créer une structure avec le lycée Baimbridge et la LGF et mobiliser tout le monde. Cette année, il y a une vrai représentativité chez les 2005 avec quatre Guyanais, quatre Martiniquais et 8 Guadeloupéens. On voit que le dispositif prend sa vitesse de croisière.
Un pas important également, l’intégration aux championnats de Régionale 1 et U19 qui va donner du concret aux entraînements, ce qui n’était pas le cas la saison passée…
On va se rapprocher de la logique d’un centre de formation avec un contenu qu’on va traduire la semaine contre des équipes solides. La saison passée, c’était impossible d’évaluer les progrès. On a créé l’association, le CERFA FC. On aura un statut d’invité dans ces championnats.
Pour les joueurs, ça va prendre du sens, on va jouer contre des équipes beaucoup plus costaudes. Si les joueurs ne modifient pas leur comportement, on risque d’avoir de gros problèmes. L’intérêt pour eux, s’ils veulent être professionnels, est de passer un cap. Le résultat sera la conséquence de ce qu’on met en place, on va peut-être perdre pour apprendre mais ce sera positif si on place nos jeunes au bon endroit.
« Au bon endroit », ça veut dire dans les clubs professionnels ?
Pour tous, chaque année, il sera question de franchir une étape. Donc si j’en ai deux ou trois qui partent, ça déséquilibrera peut-être la génération mais c’est ce pour quoi on a créé la structure. Avec la Covid, peut-être que certains 2005 auraient trouvé un club.
Comment pensez-vous retrouver vos joueurs après plusieurs mois sans entraînement, ni match ?
Tout d’abord, cela fait un mois qu’ils s’entraînent individuellement. La deuxième chose est que nos garçons sont organisés pour que ça marche bien. On va devoir bosser sur l’appréhension d’un nouvel environnement et d’une exposition médiatique nouvelle, sur un décalage morphologique et aussi quelque chose de nouveau émotionnellement.
On va s’attacher à donner des repères de jeu aux garçons, ça va nous demander un peu de temps. Après la Toussaint, j’espère qu’on sera rôdé.
Pour conclure, quel est le niveau du football antillo-guyanais aujourd’hui ?
Si je le prends au plan collectif, il accuse aujourd’hui un retard important. La compétition ou plutôt les résultats des rencontres tiennent une part trop importante par rapport aux délais d’apprentissage. Finalement les joueurs en avance morphologique sont jugés les meilleurs et les autres sont trop souvent mésestimés.
En revanche, il y a de très bons jeunes. Des garçons et des filles, même si le cerfa est exclusivement masculin. qui ont incontestablement le potentiel d’évoluer au plus haut nivea
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