Dimitri Ramothe : « Je ne m’y attendais pas »
Publié le 18/06/2020
C’est le joueur d’un club. Dimitri Ramothe, 29 ans bientôt 30 en septembre prochain, n’a jamais connu d’autre formation que l’Amical club. Elu Gwada Boy de la saison par les internautes sur les réseaux sociaux de la LGF, le « Matador » de Marie-Galante revient sur un exercice vraiment pas comme les autres et ses débuts réussis avec la sélection.
Dimitri, tu as recueilli le plus de suffrages sur les réseaux sociaux pour le vote du Gwada Boy de la saison. Quelle est ta première réaction ?
Je suis surpris car je ne m’y attendais pas d’abord par rapport à tous les joueurs de qualité qu’il y a en sélection. En plus, c’était ma première saison chez les Gwada Boys, ce n’était donc pas forcément prévu.
Tes débuts ont vraiment été réussis avec la sélection. 1er match en septembre 2019 aux Abymes contre Sint-Maarten (victoire 5-1) et 1er but…
Je venais d’arriver dans l’équipe. Je ne pensais déjà pas être titulaire. Bon, au fil de la préparation, je m’en suis douté par rapport aux entraînement et aux discussions avec le staff. C’était vraiment spécial pour moi, avec mon fils, ma compagne, mes parents en tribune. J’ai aussi été particulièrement surpris par la présence du public. Ces dernières années, ce n’était pas top pour la sélection au niveau des résultats. De le voir aussi nombreux, ça a fait chaud au cœur.
Tu as commencé milieu offensif couloir droit devant Mickaël Alphonse, seul joueur de Ligue 1 (Dijon FCO), derrière toi. Sa présence t’-a-t-elle mis la pression ou au contraire t’a-t-elle rassuré ?
Plutôt rassuré. Il m’a énormément parlé et conseillé, ça m’a libéré et donné confiance pour la suite du match et de la campagne.
Comment expliques-tu le fait que tu aies fêté ta première sélection à 29 ans ?
Je n’ai pas d’explication. Il faut dire que j’avais déjà été appelé une fois (par Steve Bizasène) mais je m’étais blessé et je n’avais pas pu participer au rassemblement. Après les sélectionneurs font des choix. C’est comme ça. Il fallait juste être patient.
As-tu pensé que ton heure n’arriverait pas malgré ta bonne saison 2018-2019 où tu as inscrit 16 buts et largement contribué au titre de l’Amical ?
Non, pas vraiment. Cette saison-là, j’étais concentré sur mon club. Je ne me focalisais pas sur la sélection. Bien sûr, je regardais la liste et les joueurs retenus. Et quand tu n’es pas retenu, tu es toujours un peu déçu. Mais il y a de la qualité en sélection. Des choix étaient faits, je ne pouvais qu’accepter et me mettre au boulot. Avec la maturité et plus d’expérience, on voit aussi les choses autrement.
» Je suis Dimitri Ramothe, pas Jean-Luc Lambourde. Mais c’est un exemple à suivre »
Quel est l’état d’esprit au sein du groupe Gwada Boys ?
Il y a un bon état d’esprit et un bon groupe, on s’entend tous bien. Les pros se sont bien intégrés. Ils apportent beaucoup à l’équipe. Sans oublier le staff, l’encadrement et les gens qui travaillent autour.
On a vu que tu t’étais toi aussi vite fondu dans le collectif. Jusqu’à mettre l’ambiance après le match remporté face à Turks and Caïcos (10-0), synonyme de remontée en League B (en Nations League)…
C’est Vidian (Valérius) qui m’a poussé à prendre le micro car il voulait que je chante. Puis il y a eu Frédéric Téjou. Je me suis dit pourquoi pas partager un bon moment avec le public, puisqu’il y avait un groupe de carnaval (Mas Ka Klé).
Comment vois-tu les deux matches à jouer contre Saint-Vincent (les dates ne sont pas encore fixées) pour la qualification pour la Gold Cup ?
Je pense que si on reste concentré, attentif et à l’écoute du coach qui, comme on le sait tous, à une carrière extraordinaire, on peut espérer offrir à la Guadeloupe cette qualification qu’elle attend depuis 10 ans maintenant.
Ton statut de sélectionné a-t-il changé ton statut en club aux yeux de tes partenaires ?
Non pas du tout. Simplement, ils me taquinent plus souvent. Par contre, ça les motive pour essayer de me rejoindre. Moi, de mon côté, je suis resté le même.
Tu es le seul joueur marie-galantais chez les Gwada Boys. Tu fais la fierté de l’île. Peut-on dire que tu es le nouveau Jean-Luc Lambourde (son oncle) ?
Je suis Dimitri Ramothe, pas Jean-Luc Lambourde (rires) ! Mais je prends exemple sur lui. On sait tous qu’il fait un très beau parcours en sélection. Pour moi, c’est un exemple à suivre.
Un dernier mot pour conclure ?
Je fais un coucou à tous mes coéquipiers et au staff. En espérant qu’on se retrouve tous ensemble très vite !